Avatar : La voie de l’eau, points communs entre Pandora et la réalité 

13 ans que la planète Pandora n’avait pas affiché ses merveilles dans les salles obscures du monde entier. Le deuxième opus d’Avatar a déjà conquis les spectateurs avec ses images grandioses d’un monde imaginaire, qui nous invitent à protéger le nôtre. 

Jake Sully, ancien Marine devenu chef du clan des Na’vi de la forêt sur la planète Pandora, fuit avec sa famille l’environnement amazonien du premier volet, pour rejoindre une nouvelle tribu nichée dans les récifs coralliens. 

On connaissait la passion du réalisateur James Cameron pour la plongée et l’Océan. Il a été le premier homme à descendre en solitaire à pratiquement 11 000 mètres de profondeur en 2012 pour filmer la Fosse des Mariannes. Avec ce second volet, James Cameron a voulu nous rappeler la beauté cachée de la planète bleue et l’urgence d’agir pour la préserver. Un hymne d’amour à l’Océan qui nous transporte bien loin de nos sièges de cinéma.

Chaque amoureux de l’Océan peut s’interroger sur les similitudes entre notre monde et celui de Pandora. “Ce que vous voyez chez les Na’vis, c’est le meilleur de nous-mêmes transposé sur de grands êtres bleus au sein d’un récit de science-fiction. D’une certaine manière, on aspire à devenir ces personnages“ confie James Cameron au National Geographic.

Les récifs de Pandora, image © Walt Disney Company

Les écosystèmes de Pandora, une inspiration tropicale terrestre

Dès les premiers plans du nouvel asile de la famille Sully, le spectateur survole et plonge dans des décors sublimes : une eau turquoise bordée de récifs et de biodiversité marine luxuriante. Les couleurs magnifiques des coraux mettent en relief notre triste réalité : 98% de la Grande barrière de corail est atteinte par le phénomène de blanchissement dû à la hausse des températures de la mer. Cette plongée sous-marine s’apparente ainsi ironiquement plutôt à des images d’archives de nos fonds marins qu’à un voyage futuriste.

Autre habitat naturel familier, les mangroves, ces écosystèmes de marais maritimes où se cachent le peuple des Metkaniya. Refuge de biodiversité sur notre planète, ces zones humides d’une importance capitale dans la lutte contre le réchauffement climatique, disparaissent inexorablement depuis les 20 dernières années. 

Durant plus de 3 heures, les péripéties prennent place dans des écosystèmes menacés par l’homme, dans la réalité comme dans la fiction.

Les mangroves, image © Walt Disney Company

La bioluminescence, au cœur de l’écran

Dans l’obscurité de nos abysses, et même parfois à la surface de l’eau, certaines espèces produisent leur propre lumière grâce à une série de réactions chimiques ou par une bactérie chargée de le faire au sein de leur organisme. 

Le poisson-pêcheur, le calamar de Hawaï ou encore les phytoplanctons sont les espèces et bactéries les plus célèbres qui brillent dans nos océans.  Si c’est un phénomène encore méconnu et qui suscite l’émerveillement, le peuple Na’vi des récifs semble tisser un lien et puiser son énergie dans ses relations avec ces animaux lumineux.

Encore une fois, James Cameron ne se trompe pas en mettant en lumière un phénomène bien réel qui nous emmène vers un monde inaccessible.

La bioluminescence, image © Walt Disney Company

Tulkum et Baleines bleues, une analogie évidente

Dans les descriptions des Tulkum que nous font le chef des Metkaniya et le Dr Ian Garver, biologiste marin, impossible de ne pas penser à nos baleines bleues. 

Par leur ressemblance physique et leur intelligence comportementale, en passant par l’écholocation, ces animaux marins illustrent toutes les caractéristiques des géants de nos océans. 

La scène de chasse des Tulkum rappelle avec une proximité troublante les problématiques de la chasse à la baleine actuelle. Mick Scoresby, le capitaine du baleinier sur Pandora, explique tuer ces immenses animaux pacifiques pour quelques millilitres de liquide, dont la vertu serait de prolonger indéfiniment la vie humaine. Ce qui nous rappelle les bienfaits de la graisse de baleine pour les produits cosmétiques et médicinaux, mais dont quelques prélèvements suffiraient à faire avancer les recherches scientifiques, sans recourir à une extermination massive.

Un Tulkum, image © Walt Disney Company

La voie de l’eau, une ode à l’Océan 

D’autres parallèles auraient eu la pertinence de se retrouver dans cette liste non-exhaustive des rapprochements entre les 192 minutes de film et la réalité :  l’exploitation minière des fonds marins, les peuples autochtones des îles du Pacifique, la destruction par l’Homme du vivant et encore bien d’autres plus implicites. 

Mais c’est bien le discours sur l’importance de la mer, présentée comme à l’origine de la vie et à sa finitude, que l’on peut retenir en sortant de la salle de cinéma. En plus de la recherche de l’équilibre entre la nature et les peuples, la protection de l’Océan et de son immensité, les mystères qu’il abrite et la somptuosité de ces trésors forment le sous-titre d’une aventure cinématographique grandiose dans un monde onirique qu’il faut à tout prix préserver.  “Ce film est donc une forme d’appel : un appel à se remémorer, à célébrer et à retomber amoureux de [cette nature], et donc à se souvenir qu’il nous faut préserver ce que nous sommes en train de perdre » déclare James Cameron, lors d’un entretien avec le National Geographic.