Vers la fin de la pollution par les plastiques – Une étude exclusive de la Fondation de la Mer

Du 29 mai au 3 juin 2023 se sont tenues à Paris les négociations pour établir un traité international contraignant visant à éliminer la pollution par les plastiques.

La Fondation de la Mer, qui participe aux négociations, appelle à une mobilisation forte en faveur de la réduction de notre empreinte plastique.

Diviser par deux l’empreinte plastique des européens c’est possible avec des engagements forts, selon une étude exclusive de la Fondation de la Mer

D’après une étude menée par la Fondation de la Mer basée sur les données de l’OCDE, les européens pourraient diviser par deux leur consommation de plastique vierge à horizon 2060, à condition de faire évoluer la législation, transformer les processus industriels et favoriser les innovations.

Sans ces engagements, la Fondation alerte sur les projections catastrophiques à horizon 2060 : 290 tonnes de déchets plastiques seraient alors déversées dans la nature chaque minute, dont une grande partie dans l’Océan.

La contribution de la Fondation de la Mer au traité international

La Fondation de la Mer appelle à une prise de conscience globale de l’ensemble des acteurs concernés : entreprises, législateurs, décideurs publics, société civile. Elle formule des recommandations précises afin d’atteindre l’objectif de diviser par deux l’empreinte plastique européenne, dont :

  • Supprimer progressivement les plastiques à usage unique. Si la loi AGEC sur l’économie circulaire et la directive européenne ont marqué un tournant, beaucoup reste à faire en Europe, et ailleurs dans le monde ;
  • Étendre les interdictions aux emballages, qui ne sont pas indispensables pour des raisons sanitaires, et qui représentent plus du tiers du plastique produit dans le monde ;
  • Imposer l’écoconception pour réduire les incidences environnementales des emballages sans augmenter le gaspillage du produit ; développer une approche spécifique par secteur d’activité ;
  • Mettre en place des systèmes en vue de la réutilisation pour tous les produits contenant du plastique ; développer la consigne partout où elle peut être organisée ;
  • Proposer des substituts aux produits en plastique, en s’assurant que leur bilan carbone, eau et matière ne soit pas négatif ;
  • Allonger la durée de vie de tous les autres produits en plastique, en luttant contre l’obsoles­cence programmée, et en augmentant leur résistance à la dégradation en microplastiques. Les deux tiers des produits plastiqués ont en effet une durée de vie inférieure à cinq ans ;
  • Encourager la production de plastique véritablement recyclable ou biodégradable en s’assurant que le vocabulaire utilisé soit scientifiquement exact.

Les associations de terrain insistent sur l’urgence d’une action coordonnée

Les recommandations formulées par la Fondation de la Mer sont fondées sur les avis de son conseil scientifique, et l’Avis dont la présidente de la Fondation était co-rapporteure au CESE, mais elles se basent aussi sur les constats des acteurs de terrain, engagés au quotidien contre la pollution des milieux naturels.

Une enquête approfondie a été menée auprès de 300 associations du programme « Un geste pour la mer », qui coordonne les collectes de déchets sauvages sur le littoral. Elles constatent à 98 % une stabilisation, voire une hausse des déchets sauvages pour 61 % d’entre elles.