Les bonnes nouvelles de décembre

Pour clôturer cette année sur une bonne note, la Fondation de la Mer vous propose un article qui reprend un ensemble de bonnes nouvelles environnementales du mois de décembre et qui devrait donc vous donner le sourire. Qu’elles soient locales, internationales, axées sur le climat ou sur la vie marine, voici un condensé d’informations pour nous motiver à agir pour la préservation des océans en 2024.

La bonne nouvelle de la COP 28 : le Fonds pertes et dommages

Il est difficile de mettre en lumière des bonnes nouvelles de décembre sans aborder l’avancée positive principale adoptée lors de la COP 28 : le Fonds pertes et dommages. 

Cette adoption est venue concrétiser la mesure adoptée lors de la COP 27 en Egypte, mais dont les modalités n’avaient pas encore été définies. Il doit ainsi permettre à l’ensemble des pays en développement d’accéder à des financements pour réparer les dégâts subis suite au changement climatique. Ce fonds officialise donc la reconnaissance, par les pays développés, de leur responsabilité historique dans le changement climatique. Il devra apporter un soutien significatif aux nations vulnérables, les plus touchées par les conséquences climatiques, et en même temps, les moins coupables.

Même si les contributions reposent à ce jour sur l’engagement volontaire des Etats, de nombreux pays ont déjà affirmé prendre part à ce fonds :

« C’est d’une signification énorme pour la justice climatique. Mais un fonds vide ne peut pas aider nos citoyens. » – Madeleine Diouf Sarr. 

La déclaration de la présidente du groupe des pays les moins avancés, qui représente 46 des nations les plus pauvres, résume finalement toute la prudence à adopter autour de cette « bonne nouvelle ». Seul le futur reflètera son application concrète et témoignera si cette bonne nouvelle sur papier se transpose fidèlement à la réalité.

Une étude porteuse d’espoir pour les coraux « mous »

La rapidité du changement climatique aggrave le phénomène de blanchissement des coraux, ces derniers ne pouvant survivre dans des eaux trop chaudes. Ce phénomène devrait même gagner en ampleur et en gravité lors des prochaines décennies. 

Néanmoins, une récente étude américaine semble avoir permis la découverte d’une algue vivant dans les récifs, qui aiderait les coraux « mous » à résister aux fortes températures. Cette étude a été menée pendant deux ans dans les Keys, un archipel en Floride. Au cours de cette dernière, les chercheurs ont découvert l’existence d’une algue issue du genre Breviolum, assurant la survie des récifs coralliens mous lors des canicules marines. 

Habituellement, les coraux vivent et évoluent grâce à la présence dans leurs tissus d’algues unicellulaires qui contribuent à leur fournir des nutriments. Mais, une fois cette symbiose interrompue, cela conduit au blanchiment de ces polypes, donc à leur mort. Or ces algues, présentes dans le tissu des coraux semblent avoir une rapide capacité de régénérescence lors des fortes températures. 

« Il est prouvé que les coraux résistent à des températures plus élevées. C’est un signe d’évolution, mais le problème est que le changement climatique va trop vite, plus vite que l’évolution. » – Mary Alice Coffroth, co-autrice de cette étude.

S’il ne s’agit donc pas d’un remède universel permettant de lutter contre le blanchissement des coraux, il s’agit tout de même d’une sérieuse piste pour la préservation des coraux dans les Caraïbes. Pour en apprendre davantage, retrouvez l’étude complète : What makes a winner? Symbiont and host dynamics determine Caribbean octocoral resilience to bleaching

Parlement européen : des règles plus strictes pour la fast fashion

Ce mois-ci, le Parlement Européen s’est attaqué à l’une des industries les plus polluantes : l’industrie textile. Selon une analyse de Les Amis de la Terre publiée en juin 2022, Shein produirait ainsi un million de vêtements par jour, soit l’équivalent de 15.000 à 20.000 tonnes de CO2 émises. Un ensemble de mesures visant à durcir la réglementation dans ce secteur a donc été voté. Le texte prévoit notamment l’interdiction de la destruction des vêtements neufs invendus, mais aussi le renforcement de l’éco-conception des produits pour limiter leur impact environnemental. 

Ces nouvelles exigences européennes apparaissent dans un contexte où la fast fashion explose. Lors de la conception des vêtements, les entreprises devront rendre les produits plus réutilisables et réparables, mais aussi plus faciles à recycler. La destruction des vêtements et des chaussures invendus sera aussi désormais interdite. Cette décision prendra effet deux ans après l’entrée en vigueur de la loi et un délai de six ans sera accordé aux entreprises de taille moyenne, tandis que les petites entreprises seront exemptées. 

Dans une volonté de transparence, les grandes entreprises devront par ailleurs dévoiler chaque année le volume de produits débarrassés et en justifier la quantité. Cette mesure a pour objectif de contraindre les grandes entreprises de la fast fashion à limiter le gaspillage, ou du moins à l’assumer publiquement. 

Enfin, l’idée d’un « passeport numérique » pour les vêtements qui contiendrait les informations permettant aux consommateurs de connaître l’impact de leurs achats sur l’environnement, devrait être aussi mis en place. Ce dernier devra également apporter des informations sur la traçabilité et les matériaux utilisés qui faciliteront la réparation et le recyclage. De quoi, cette fois-ci , permettre une certaine sensibilisation autour de la responsabilité de nos achats.

Petite nuance cependant : ce texte devra encore être formellement approuvé par les eurodéputés en session plénière et par les États membres.

L’Ocean Race : Premier prix « Développement durable » des International Sports Awards 2023

Les International Sports Awards est une cérémonie annuelle qui récompense les meilleures réalisations sportives de l’année. Le trophée du Prix de la durabilité sera remis lors de la Convention sportive internationale 2023, qui se tiendra en mars 2024. Cette année donc c’est l’Ocean Race qui est récompensée pour ses efforts proactifs dans la lutte contre le changement climatique. 

Ce prix récompense notamment les efforts du programme « Racing with Purpose », dont l’objectif était de placer la protection des océans au cœur de la compétition autour du monde de la voile. Il faut dire que les objectifs de cette course étaient très ambitieux et répondaient à une vraie volonté de créer un événement aussi durable que possible. Des mesures ont également été prises en amont et en aval de l’événement. 

Leg 11, from Gothenburg to The Hague, start day. 21 June, 2018.

«Pour The Ocean Race, nous avons utilisé notre plateforme et créé de nouvelles opportunités pour toucher le plus grand nombre de publics possible, des fans aux enfants en passant par les chefs d’entreprise et les chefs d’État, afin d’accélérer l’action pour protéger la planète. » – Richard Brisius, président de The Ocean Race.

Les initiatives étaient ainsi  très transversales, que ce soit par l’implication du Comité d’organisation de la Course dans des politiques mondiales, la mise en place de programmes scientifiques, ou des programmes d’apprentissage et de sensibilisation auprès du jeune public. Grâce à ces mesures, l’Ocean Race a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 75 % par rapport à l’édition précédente et a également été entièrement alimentée par des énergies renouvelables. De quoi encourager beaucoup de courses et sports à s’impliquer autant dans la protection des océans !