Recyclage sans frontière agit pour la réinsertion de prisonniers

Fondée en 2021, RSF a pour objectif de collecter et recycler en circuit court les déchets plastiques et sensibiliser à leurs impacts. Pour cela, l’association s’appuie sur une machine manuelle, créée en 2006 par son président, Guy Mausy. Elle permet de fondre le plastique alimentaire des bouchons à près de 200°C, pour ensuite l’injecter dans divers moules conçus sur-mesure. L’association est soutenue par la Fondation de la Mer grâce à son programme Un geste pour la Mer.

La volonté de s’engager pour la réinsertion par le recyclage en circuit court est née de la rencontre entre Guy, président de l’association et Anton, dirigeant d’une entreprise de cadeaux d’entreprises éco responsables, aujourd’hui trésorier de RSF. Déplorant l’absence d’objets fabriqués en France avec une démarche raisonnée et sensible à l’insertion, l’association s’est alors renseignée pour installer des machines en établissement et service d’aide par le travail (ESAT). 

Guy Mausy et Anton Hassoun

Puis, à l’occasion des ateliers de sensibilisation conduits par l’association, un contact avec la maison d’arrêt de Nice s’est noué, avec pour fruit l’installation de machines RSF au sein de l’atelier de réinsertion.

Depuis 2020, 5 détenus ont été formés par les membres de l’association afin de recycler les bouchons de la prison, dans une démarche RSE. Au fur et à mesure des années, les gisements se sont multipliés, avec des bouchons issus des points de collecte du Leroy Merlin de Fréjus et ceux trouvés au cours des sorties en mer des plongeurs de Villeneuve-Loubet. 

Les détenus les valorisent en petits trains et jeux de l’oie à destination du Train des Pignes, en jetons caddies pour Leroy Merlin Fréjus, en toupies pour Bandol Tourisme, en porte clefs sur mesure pour des entreprises souhaitant valoriser leur engagement pour l’environnement, ou encore en clefs USB pour les plongeurs de Villeneuve-Loubet. Ces dernières sont exclusivement fabriquées à partir des bouchons qu’ils ont transmis aux artisans de l’atelier de réinsertion. 

Cette activité permet aux détenus une source de revenus à hauteur de 50% du SMIC pour 5h30 de travail quotidien, 5 jours par semaine, conformément à la réglementation du travail en milieu pénitentiaire. 

L’ambiance relativement détendue de l’atelier de réinsertion tranche avec l’atmosphère austère et sévère de la maison d’arrêt. Il est aussi un lieu d’échange lors de la venue des membres de RSF. Certains détenus étaient auparavant dans l’injection plastique et ont pris des initiatives pour améliorer le moule des clefs USB, qui est la production la plus complexe selon Guy. 

L’usage intensif des machines a aussi amené ce dernier à leur apporter des modifications pour qu’elles soient plus résistantes.

Ces prisonniers volontaires sont avides de nouvelles concernant leurs productions et heureux de participer à leur manière à un projet global et environnemental. RSF œuvre pour la réinsertion par le recyclage en circuit court et permet de faire le lien entre différentes sphères de la société, grâce à la réalisation d’objets par des personnes incarcérées.

« Par l’acquisition d’un de ces objets, les gens achètent une histoire, une démarche d’insertion et d’écologie » confie le président de l’association.