Anaëlle Marot l’éco-aventurière

Depuis trois ans elle se consacre à des défis alliant sport et écologie, coup de projecteur sur une jeune femme au service de la planète.

Aux âmes bien nées, l’aventure n’attend pas le nombre des années

Mon envie d’éco-aventure est née à la suite de plusieurs déclics. 
Quand j’étais petite, je vivais près d’une rivière relativement polluée, j’ai donc grandi avec l’idée que notre eau était polluée. Puis j’ai découvert la Méditerranée et j’ai vu sous l’eau – moi qui pensait qu’on ne pouvait voir sous l’eau que dans une piscine ! – J’ai trouvé ça formidable et en même tous ces déchets m’ont bouleversé.
J’ai aussi visionné le film “Le Grand Saphir” de Jérémi Stadler. Il trace le portrait de différentes personnes qui agissent face à la pollution plastique, notamment à travers des défis. Et je me suis dit : “Génial, ça me parle beaucoup parce qu’il y a du fun, de l’action… Moi aussi je vais partir sur la Méditerranée en kayak pour organiser des ramassages de déchets et faire ma part de sensibilisation !”
Le concept d’éco-aventurier m’a été inspiré par Julien Moreau qui fait des aventures sportives très engagées. J’aime l’idée d’attirer l’attention avec une performance sportive, pour ensuite délivrer un message. 

Des aventures alliant sport et écologie

Les éco-aventures du “Projet Azur” sont soutenues par la Fondation de la Mer depuis le début.
Elles sont composées de plusieurs ingrédients : un défi sportif, des rencontres pour sensibiliser à la protection de la nature et des collectes de déchets.
Je suis partie de Marseille à vélo pendant l’été 2019. En 2020 j’ai parcouru 1000 km à bicyclette et en kayak pour ramasser 1 tonne de déchets autour de la Méditerranée. Pour l’été 2021, nouveau défi à l’horizon : suivre la Loire de Saint Brévin en direction du Mont Gerbier des Joncs à vélo.
Pour moi, le kayak et le vélo sont complémentaires. Le kayak fait travailler le haut du corps et le vélo le bas du corps. Ce sont aussi deux moyens de se déplacer sans moteur, avec un faible impact sur l’environnement.
En kayak on a un rapport avec la mer très agréable, on est bas, au même niveau que l’eau, silencieux. On peut ainsi approcher la faune plus facilement et aller dans des recoins moins accessibles. On se sent un peu plus aventurier !

Le Projet Azur, une aventure collective

La préparation est surtout mentale avec beaucoup d’opérationnel, de coups de fils pour repérer les acteurs locaux, les personnes qui seront des relais intéressants pour le milieu dans lequel on va militer, qui en connaissent les enjeux, qui pourront nous orienter correctement. Et qui pourront faire du “Projet Azur” une réussite. C’est à la fois un parcours solitaire et une aventure humaine avec beaucoup de gens.
Pour ma première expédition je me suis d’abord préparée seule. Maintenant je me prépare en équipe car aujourd’hui le “Projet Azur” est un collectif d’aventurières avec Solène, une équipe communication et tout ceux qui nous entourent. Avec le “Projet Azur” nous voulons pouvoir donner la possibilité aux femmes de se lancer dans des aventures en sécurité et avec de beaux messages. 

J’ai rejoint le collectif en février 2021, avec comme mission de mener à bien la deuxième édition du Projet Azur en Méditerranée. En étendant ce parcours à l’Espagne et la Corse, j’ai parcouru le littoral en kayak, à vélo et à pied pour continuer de sensibiliser à travers des collectes de déchets, des actions et interventions à chaque étape. Aujourd’hui, je continue l’aventure en organisant des rencontres durant hiver auprès des écoles et d’autres associations environnementales ou sociales, tout en préparant les parcours 2022. 
Un des souvenirs les plus marquants de mon parcours en Méditerranée aura été la première fois où je me suis retrouvée en kayak dans la houle, au large de Marseille. Quelques jours auparavant j’avais rencontré un marin qui m’avait appris plus en détails comment lire la météo. Me retrouver dans des conditions difficiles en tout début d’aventure m’a permis de comprendre à quel point nous dépendons de la nature.

Solène Chevreuil, éco-aventurière avec le « Projet Azur »
Solène et Anaëlle