Article publié le 26/06/2025

Face au dérèglement climatique, les écosystèmes côtiers – et en particulier les dunes – jouent un rôle de premier plan. En plus de leur capacité à capter et stocker du carbone, elles forment une barrière naturelle essentielle contre l’érosion et la montée des eaux. Ces phénomènes, accentués par le réchauffement climatique, entraînent un recul du trait de côte : les sédiments, roches et sables sont emportés, repoussant progressivement la frontière entre terre et mer vers l’intérieur.

À ces pressions naturelles s’ajoutent les impacts des activités humaines. L’urbanisation du littoral, les infrastructures ou encore la surfréquentation touristique fragilisent davantage ces milieux déjà vulnérables. Préserver les dunes et les espaces côtiers, c’est donc non seulement protéger la biodiversité, mais aussi renforcer notre résilience face aux effets du changement climatique.

Quatre écosystèmes jouant le rôle d’intermédiaire entre la mer et la terre sont prioritaires : les mangroves, les zones humides, les plages et le cordon dunaire, qui nous intéresse particulièrement aujourd’hui en cette Journée mondiale des dunes.

Cordon dunaire : de quoi parle-t-on ?

Le cordon dunaire correspond à la formation naturelle de collines de sable en bordure de mer, résultat de l’accumulation de sable transporté par le vent. Celui-ci, au-delà de créer de magnifiques paysages côtiers, remplit différentes fonctions écologiques le long de notre littoral. 

Ces dunes forment une barrière naturelle physique. Elles protègent les terres intérieures (zones agricoles, habitation..) en jouant un rôle dans l'atténuation de la force des vagues, en particulier lors de tempêtes, puisqu’elles réduisent leur impact sur la côte et limitent l’érosion. 

Le cordon dunaire participe également à la stabilisation des plages, la végétation qui se développe sur celui-ci aide à retenir le sable, réduisant la perte de sable et de l’érosion des plages, et contribuant ainsi à la préservation du littoral. 

Cet espace constitue également un habitat précieux pour la biodiversité côtière, offrant un refuge à une grande variété de plantes et d’animaux, favorisant la diversité biologique des zones côtières. 

Mais depuis plusieurs années l’érosion s’est accélérée en France et, comme le reste des écosystèmes côtiers, le cordon dunaire est menacé. Dans plusieurs régions de la façade Atlantique, les communes sont exposées à la montée des eaux, une situation inquiétante qui nécessite des actions locales de prévention des risques d'inondation et de préservation de la biodiversité. 

Que faire contre l’érosion des dunes ?

Plusieurs actions de renforcement et de défense des dunes peuvent être mises en place pour retarder le déplacement massif de sable. 

Les principales techniques de contrôle de la mobilité des dunes sont la plantation de végétaux, la pose de rideaux brise-vents (ganivelles, fascines), le recouvrement par des branchages végétaux (sapins, fagots), le reprofilage et le rechargement de la dune ainsi que la canalisation de la fréquentation humaine. 

Dunes
plantation oyats ©Loïc Gouguet ONF

Sur la côte atlantique, de nombreuses communes sont concernées par l’érosion du trait de côte, dont 13 en Gironde avec un recul moyen entre un et trois mètres par an. Afin de lutter pour la préservation de ces habitats, la Fondation de la Mer soutient des projets de conservation dédiés à leur sauvegarde, comme par exemple sur la commune du Porge et sur le site de la Pointe de Grave.  Plusieurs actions de nettoyages et de restauration ont ainsi été menées afin de préserver et renaturer les dunes littorales sur ces sites gérés par l’Office National des Forêts. 

L’objectif de ces projets est de mettre en place des actions de préservation des dunes, ainsi que de suivi et de sensibilisation du public. Ces actions se concrétisent par l’interdiction d’accès aux sites ou par la création de sentiers balisés pour éviter le piétinement des dunes. Sur le site du Gressier de la commune du Porge, un hectare de dunes sera entièrement restauré par la pose de couvertures de branchages et la plantation d’oyats. 

Au niveau de la Pointe de Grave, l’objectif est de reconstituer 110 hectares de dunes selon les mêmes techniques. Des chantiers participatifs sur la dune ou en forêt sont prévus. Ils prendront la forme de  ramassage de déchets sur l’arrière-dune et aux abords de la maison de Grave, ainsi que de la pose de couvertures de branchages, de pieux, etc. Combinés aux efforts de sensibilisation, ces chantiers permettent de valoriser auprès du grand public l’importance de la protection des dunes et de leurs écosystèmes riches en biodiversité.

De nombreuses actions de collecte et d’analyse de données seront menées afin de réaliser un inventaire de la biodiversité sur ces sites qui hébergent des espèces emblématiques. On recense déjà des oiseaux rares, comme le Gravelot à collier interrompu, ainsi que des espèces menacées comme le Lézard ocellé ou l’Immortelle des dunes du côté des végétaux. La présence de ces espèces fait de la conservation de cet écosystème singulier un véritable enjeu pour la protection de la biodiversité.

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