Les méduses, des espèces dangereuses ?

Chaque année, elles débarquent sur nos côtes plus ou moins régulièrement, plus ou moins nombreuses et urticantes. Les méduses, ces animaux gélatineux errent au gré des courants et sont le désagrément de nos baignades.

A l’instar du personnage mythologique grecque, Méduse, dont la chevelure de serpent pétrifie qui à le malheur de croiser son regard, l’animal, quand nous l’effleurons au détour d’une brasse coulée ou d’un crawl dynamique, nous stoppe nette dans notre progression. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, si Carl von Linné (1707-1778), naturaliste suédois les nomma méduses, lorsqu’il classa l’essentiel des animaux connus à son époque. La méduse, dont le corps forme une espèce de cloche, appelée ombrelle, et qui est entourée de tentacules plus ou moins extensibles, évoque les serpents autour du visage de la Gorgone.

Les méduses appartiennent à la grande famille des Cnidaires, du grec “cnide” qui signifie “qui pique”, et qui rassemble les animaux urticants comme les coraux et les anémones de mer. Les méduses possèdent des cellules urticantes dispersées sur leur tentacules qui leur servent à se nourrir, mais qui en cas de contact avec notre peau, nous laissent une désagréable sensation de brûlure. 

Ces cellules, appelées cnidocytes, contiennent un liquide toxique qui est injecté dans la proie par une sorte de mini-harpon. Elles ne fonctionnent qu’une fois et restent dans la proie. La méduse perd une partie de son corps pour pouvoir se nourrir, c’est un cas exceptionnel dans le monde animal. Les cellules perdues sont alors automatiquement remplacées par des cellules souches stockées à la base des tentacules qui, en migrant le long de ces dernières, se spécialisent en cnidocytes.

Les scientifiques ont déjà identifié une quarantaine de venins différents selon les espèces et certains sont étudiés en médecine pour leur pouvoir anesthésiant. Le venin, c’est aussi ce qui caractérise la dangerosité de la méduse et sur le millier d’espèces, certaines le sont plus que d’autres.

Par exemple, les cuboméduses dont le nom est inspiré de la forme de leur ombrelle qui est cubique, sont extrêmement urticantes. Une des espèces les plus dangereuses, Chironex fleckeri appelée aussi guêpe de mer ou main de la mort, présente dans les eaux australiennes et du sud-est asiatique peut anéantir un adulte en deux minutes. Son venin passe directement dans les vaisseaux sanguins et lymphatiques et paralyse les muscles respiratoires et cardiaques. Leur présence est généralement signalée sur les plages et la baignade est alors fortement déconseillée.

Sur nos côtes, le danger est moindre mais à ne pas négliger. La pélagie, reconnaissable à son ombrelle aux couleurs pourpres et aux taches brunâtres, est particulièrement urticante. L’aurélie reconnaissable à ses gonades qui forment comme un trèfle à quatre feuilles au cœur de son ombrelle l’est un peu moins. La grosse méduse gélatineuse rhizostome est quasiment inoffensive, la méduse rayonnée, à la teinte marron, dont l’ombrelle ressemble aux quadrants d’une boussole beaucoup moins..

En cas de piqûres, il est fortement recommandé de laver à l’eau de mer délicatement pour enlever les cellules qui seraient restées sur la peau ou de les englober de sable avant de gratter avec une carte type carte bancaire. Les personnes sont plus ou moins réactives, et en cas de démangeaisons et de malaises, il ne faut pas hésiter à consulter. Dans tous les cas, allez au poste de secours ou passez chez le pharmacien pour faire évaluer votre état de santé.