Franc succès pour l’expédition « Diable de Mer »

Soutenue par la Fondation de la Mer, la quatrième édition de l’expédition « Diable de Mer » de l’association montpelliéraine AILERONS s’est déroulée du 11 au 18 juin 2022. En partenariat avec SKRAVIK, les deux catamarans ont sillonné la côte ouest de la Corse, au départ d’Ajaccio, à la recherche de ces majestueuses raies de Méditerranée. 

Souvent confondus avec leurs cousines les raies mantas, les diables de mer restent méconnus et sont hélas inscrits dans la liste des espèces « En Danger d’Extinction » par  l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Les scientifiques constatent en effet une régression continue de l’espèce dans son aire de répartition, majoritairement due aux pêcheries, directes ou accidentelles, ainsi qu’à la pollution marine.  

Plongeur observant les diables de mer
crédit : Sébastien Barrio / Ailerons

Devant ce constat, l’association AILERONS, qui oeuvre pour la protection des raies et des requins en Méditerranée, a créé en 2009 le projet de sciences participatives « Diable de Mer », pour améliorer la connaissance et la protection de l’espèce en recensant les observations effectuées par un réseau d’acteurs méditerranéens et en menant des opérations de communication auprès d’associations et de professionnels de la mer. 

Depuis 2019, pour remédier au manque d’informations disponibles sur ces géants des mers et face au manque  de mesures de gestion et protection concrètes en Méditerranée française, Ailerons organise annuellement une expédition scientifique en Corse. Ces expéditions ont pour objectif d’accroître nos connaissances sur leur mode de vie, leurs déplacements, l’utilisation de leur domaine vital, leur répartition géographique, ainsi que d’identifier les comportements de reproduction et de caractériser l’état génétique de la population en Méditerranée. 

crédit : Ailerons

Répartis sur les catamarans, les 18 aventuriers, scientifiques et bénévoles, ont parcouru conjointement plus de 1500 kilomètres pendant 7 jours. Les équipes observaient aux jumelles le plan d’eau 15 heures par jour. Cette méthode a été fructueuse : formant des groupes allant jusqu’à 9 individus, un total de 57 diables de mer, dont 2 juvéniles, ont été ainsi observés. Leurs envergures pouvaient atteindre 3 mètres. De nouvelles images de parade nuptiale en surface ont été capturées, confirmant l’intérêt et le rôle de la zone pour la reproduction de l’espèce.

crédit : Sébastien Barrio / Ailerons

De plus, l’expédition a permis de doubler le nombre d’animaux suivis par l’association, avec la pose de deux balises satellites. La qualité des informations scientifiques récoltées a par ailleurs été améliorée par un nouveau système de mesure laser plus précis et des tests de méthodologies complémentaires d’analyse génétique. 

En marge de leur mission principale, les aventuriers ont aussi effectué une collecte de déchets et observé d’autres espèces marines méditerranéennes, tels que les dauphins bleus et blancs, les tortues caouannes, les poissons lunes, les thonines, des méduses, des oiseaux marins … Et ont eu la chance de pouvoir apprécier le chant caractéristique des baleines en apnée. 
Pour en découvrir davantage, rendez-vous sur le compte instagram de l’association @assoailerons

La Fondation de la Mer soutient l'expédition Diable de Mer
crédit : Ailerons