Accueil> Toutes nos actualités>L’Océan et ses services écosystémiques L’Océan et ses services écosystémiques Retour vers « les actualités » Article publié le 13/11/2025 L’océanographe Sylvia Earl le disait en 2019 : “On parle de la forêt humide comme du poumon de la planète, mais c'est l'Océan qui nous permet de vivre ! C'est là que l'oxygène est généré, là que le carbone est capturé, là où les températures sont stabilisées. Il n'y a pas de vie possible sur Terre sans Océan. “ L’OCÉAN, UN ALLIÉ POUR LE CLIMAT On l’oublie parfois, et pourtant, l’Océan, indispensable à la vie, est un régulateur du climat. “L'Océan est le régulateur du climat mondial grâce à ses échanges continuels avec l’atmosphère qu’ils soient radiatifs, mécaniques et gazeux. Il absorbe, stocke et transporte dans son mouvement la chaleur du soleil en affectant la température et la circulation de l’atmosphère” expliquait Françoise Gaill, première présidente du Conseil scientifique de la Fondation de la Mer, au journal Le Monde. L’Océan, véritable poumon bleu de la planète, produit à lui seul près de 50 % de l’oxygène présent sur Terre. Et ce n’est pas tout, il absorbe aussi plus du ¼ du CO2 que l’on émet chaque année. Un écosystème, encore trop peu connu, mérite toute notre attention : la mangrove. Elles font partie des écosystèmes côtiers les plus importants, stockant 1 023 tonnes de carbone par hectare, soit 3 à 4 fois plus que les forêts tropicales (Convention de Ramsar sur les zones humides). UN REMPART FACE AUX CATASTROPHES NATURELLES Le rôle des mangroves va pourtant bien au-delà du stockage du carbone. Face à la montée des eaux, elles forment une barrière naturelle efficace. Leurs racines aériennes permettent de stabiliser la côte. Mais la mangrove n’est pas le seul écosystème à œuvrer contre l’érosion côtière, les herbiers marins et les récifs coralliens absorbent une partie de l’énergie des vagues, réduisant la force de leur impact. Ils se posent comme de véritables remparts contre les assauts de l’Océan, limitant ainsi les dégâts qui peuvent être causés au littoral. © Wendy Mitchell UN PILIER ESSENTIEL POUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE L’Océan, régulateur du climat, est également une source de vie et de nourriture, essentielle pour l’Homme. Pour 3,2 milliards de personnes dans le monde, poissons, crustacés et mollusques constituent au moins 20 % des protéines animales consommées (FAO - 2024). La biodiversité marine est de surcroît une source de revenus non négligeable pour de nombreuses communautés de bord de mer dont l’économie est souvent fragile. Les crustacés, poissons, mollusques ainsi que les écosystèmes marins ne sont pas seulement une source de nourriture et de revenus pour les populations côtières, ils jouent également un rôle essentiel dans la santé de l'Océan. Le saviez-vous ? Les huîtres adultes, par exemple, peuvent filtrer 150 à 200 litres d'eau par jour, leur permettant de capturer des micro-algues dont elles se nourrissent et l’oxygène de l’eau pour respirer. La posidonie Cette filtration contribue à la purification de l’eau. © Natnattcha Chaturapitamorn Sécurité alimentaire, économique et écologique sont menacées par un fléau : la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) qui représente une menace très préoccupante pour les stocks de poissons dont 38% font l’objet de surpêche (FAO - 2024). La pêche INN représenterait 10 à 26 millions de tonnes de poissons par an selon la FAO. Pour garantir notre sécurité alimentaire, il est indispensable non seulement de mettre en place une gestion durable des ressources mais également de renforcer la lutte contre la pêche illégale et le soutien aux communautés côtières qui dépendent directement des ressources marines pour vivre. UNe BIODIVERSITÉ À LA RICHESSE INESTIMÉE L’Océan est encore largement méconnu. Un peu plus de 2 millions d'espèces sont actuellement répertoriées dans le monde dont seulement 242 000 espèces marines (World Register of Marine Species). Les scientifiques estiment qu’il existerait en fait entre 700 000 et 1 million d’espèces marines (UNESCO). Une grande partie de cette richesse vit au cœur des récifs coralliens, qui concentrent près de 25 % des espèces marines. On y a recensé environ 100 000 espèces, qui évoluent entre les colonies colorées du corail et dans les écosystèmes associés que sont les mangroves et les herbiers marins (Ministère de la Transition Écologique). Selon le rapport de World Seagrass Association, sortie en 2020 “Les herbiers marins revêtent une importance fondamentale pour la production halieutique mondiale : ils constituent une zone de nurserie très prisée pour plus d'1/5e des 25 plus grandes pêcheries du monde”. https://www.fondationdelamer.org/wp-content/uploads/2025/10/1702001_490_philippines_tubbataha_pristine_coral_reef_frfrmux1_146863173010_mp4_video_960x0_1200000_primary_audio_eng_3.mp4 DES RESSOURCES MARINES TOURNÉES VERS L’AVENIR L’étude des écosystèmes marins est une source d'innovation dans de nombreux domaines : médecine, ingénierie et même biotechnologie. Le cachalot, par exemple, navigue et chasse dans l’obscurité grâce à un système d’écholocation d’une précision remarquable, qui a inspiré la technologie du sonar. © Romain Barats Le biomimétisme, qui consiste à s’inspirer des mécanismes du Vivant pour innover, trouve une multitude de sources d'inspirations dans l’Océan. Citons l'exemple de la peau du concombre de mer qui a la capacité de se rigidifier ou de s’assouplir. Elle peut prendre trois consistances : rigide, intermédiaire ou molle. Pour passer de l’une à l’autre, l’animal lie ou délie des fibres de sa peau. Pour cela, il active des protéines soit rigidifiantes soit amollissantes. Cela lui permet par exemple de se mouler dans des creux, puis de se rigidifier pour ne pas être délogé. Sa carapace est ainsi inattaquable. Les propriétés incroyables de sa peau inspirent actuellement des chercheurs de l’Université de Cleveland pour la réalisation d’un matériau constituant des micro-électrodes destinées au traitement de maladies cérébrales. Rigides à l'implantation, elles se dissolveraient une fois dans le cerveau pour éviter les rejets. L’Océan, dont une infime partie des ressources, sont connues, est une source d’inspiration aussi bien pour l’innovation technologique que pour la médecine. UN HÉRITAGE CULTUREL ANCIEN Pour beaucoup, la mer est bien plus qu’un horizon, c’est un repère, une culture, une mémoire. Selon le Rapport spécial sur l'Océan et la cryosphère du GIEC, 680 millions de personnes vivent dans les zones côtières de basse altitude et dépendent directement de l’Océan et la cryosphère. Vous connaissez peut-être la vague mythique de Teahupo’o. Au-delà de la dimension sportive, ce spot est une réalité, un héritage culturel fort. En tahitien, son nom signifie « mur du crâne », un symbole de la puissance des éléments, mais aussi du mana, une force spirituelle. L’Océan ne façonne pas seulement les rivages : il modèle les langues, les rituels, les façons de vivre. Le préserver, c’est aussi veiller à la transmission des cultures, des savoirs et des liens qu’il a fait naître au fil du temps. Vous avez aimé cet article ? Recevez nos articles tous les mois ainsi que les actualités liées à l'Océan chaque mois dans votre boîte mail, inscrivez-vous à notre newsletter ! 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