Article publié le 24/07/2025

Après avoir parcouru la France en kayak et à vélo avec le Projet Azur, l'éco-aventurière Anaëlle Marot a embarqué pour une nouvelle expédition en Méditerranée à bord du voilier le Skjoldnaes, aussi rebaptisé le “vieux bateau du futur”, aux côtés d’Arthur Germain, Lisa Tiebout et Eden Tiebout. Leur objectif : faire de cette aventure maritime une “mission écologique” et promouvoir un nouveau mode de voyage, à la fois plus responsable et poétique. 

Si leur bateau ne vient pas vraiment du futur, c’est un véritable morceau de l’Histoire, puisqu’il s’agit d’un vieux gréement danois de 1936 remis à (presque) neuf par son équipage. Après avoir vécu la guerre d’Espagne pour lutter contre la montée du fascisme, avoir été utilisé pour du contre-espionnage pendant la guerre froide, ou encore pour des missions de Sea Shepherd dans les années 80, les quatre éco-aventuriers lui ont permis de reprendre la mer. Grâce à des méthodes de restauration plus respectueuses de l’environnement et en récupérant d’occasion les différents matériaux nécessaires, le Skjoldnaes a pu renaître pour servir d’exemple d’une nouvelle manière de naviguer. 

“On l’a remis sur pied mais toujours en voulant réutiliser, réemployer, réparer, n’utiliser du neuf que si on ne peut pas faire autrement, utiliser un minimum de produits polluants. On remplace ce qui casse par du matériel d’occasion ce qui permet de rencontrer des gens extraordinaires.” témoigne Anaëlle Marot.

S'ils se sont lancés dans cette expédition, c’est pour faire partager leur passion : l’aventure écologique. Soutenus par la Fondation de la Mer dans le cadre du Programme Un Geste pour la Mer, ils ont ramassé 80 kg de déchets, dont certains ont pu être réutilisés sur le bateau, comme par exemple des chambres à air ou de la ferraille, utiles pour bricoler et réparer les accidents. Un vieux vélo a notamment pu servir à la fabrication d’un vélo smoothie qui permet de faire fonctionner un mixeur sans électricité, rien qu’en pédalant ! 

De ports en ports, ils ont invité les passants à venir visiter leur voilier où se mêlent déchets upcyclés et “low tech”. Les visiteurs peuvent donc apercevoir du caoutchouc réutilisé et un four solaire entre deux tomates de leur mini serre expérimentale. Ne laissant personne indifférent, leur voilier en bois devient un vaisseau de partage pour parler d’écologie et de respect de l’océan différemment, par le voyage et la poésie.

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“Il y a toute une vie qui se construit très vite autour de ce bateau, les enfants passent devant et nous demandent si on est des pirates et pourquoi on marche pieds nus, les anciens nous racontent aussi leurs histoires de navigation, ça change des réseaux sociaux.” ajoute Anaëlle.

C’est cette énergie collective qu’est venue chercher la jeune femme, ayant pour volonté de vivre des aventures humaines, poétiques et écologiques, afin d’en faire des récits d’aventure inspirants. Parler de navigation pour aborder d’autres manières de vivre sobrement et toucher les gens par la beauté, voilà la mission du vieux bateau du futur. 

Si l’expédition s’est achevée début mai, les aventures du bateau ne sont pas terminées. Afin de fêter les 90 ans du gréement, l’équipage voudrait le ramener dans son port d’origine au Danemark. Le Skjoldnaes devrait donc reprendre la mer l’an prochain et faire cap vers le Nord.  Il partira à la rencontre de nouveaux visiteurs avec un spectacle vivant inédit autour du voilier, incarnant à la perfection la métaphore d’un projet écologique collectif.

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