À la rencontre des phoques : la Fondation de la Mer se mobilise

Agiles dans l’eau, capables de plonger à plus de 200 mètres de profondeur, les phoques passent la majeure partie de leur vie en mer, ne revenant à terre que pour se reposer, muer ou mettre bas. Derrière leur apparente tranquillité, ces animaux révèlent une remarquable adaptation à des milieux souvent extrêmes.

Avec 18 espèces différentes, les phoques occupent presque toutes les mers tempérées et polaires du globe. Pourtant, malgré cette grande diversité, certains sont en danger : cinq espèces sont aujourd’hui sur la liste rouge de l'UICN, dont le phoque moine de Méditerranée, en situation critique.

Pour protéger ces animaux fascinants, la Fondation de la Mer soutient activement deux programmes de conservation, l’un en baie de Somme pour préserver les veaux-marins et les phoques gris, l’autre en Grèce pour le phoque moine.

PHOQUES ET OTARIES : Le jeu des 7 DIFFÉRENCES

Phoques et otaries ne sont pas toujours faciles à distinguer. Pourtant, ces deux mammifères semi-aquatiques ont des caractéristiques bien différentes. Plongeons dans l’univers des pinnipèdes, ces animaux aux pattes palmées. 

Les phoques font partie de la famille des Phocidés. Ils ont de petits trous d’oreille sans pavillon externe visible. Leurs nageoires sont courtes, recouvertes de fourrure, avec de longues griffes. Sur la terre ferme, ils ne marchent pas mais rampent, ce qui leur donne une allure un peu maladroite.

Les otaries, de la famille des Otariidés, se distinguent par leurs oreilles bien visibles avec des pavillons externes. Leurs nageoires sont longues et recouvertes de peau lisse, avec des griffes uniquement sur les nageoires arrière. Grâce à leur corps mince et souple, ils se déplacent avec aisance sur la terre ferme.

On peut ainsi les distinguer facilement : le phoque rampe au sol tandis que l'otarie utilise ses nageoires pour se redresser et avancer.

LUMIÈRE SUR DEUX PROJETS SOUTENUS PAR LA FONDATION DE LA MER

Depuis plus de 10 ans, la Fondation de la Mer soutient des projets et des acteurs de terrain engagés dans la protection de l’Océan. À travers son programme Biodiversité, elle œuvre activement à la conservation des espèces marines et de leurs habitats. Parmi les initiatives qu’elle accompagne, l’Association Picardie Nature et la Mission Phoques moines en Grèce, qui œuvrent à la protection des phoques.

Les phoques sont en effet fragilisés par la pollution, la surpêche et la destruction de leurs habitats côtiers. Les activités humaines — tourisme, trafic maritime, bruit, déchets plastiques — perturbent leur tranquillité et leur reproduction. Beaucoup se blessent ou meurent dans des filets de pêche. Le changement climatique modifie aussi la disponibilité de leurs proies et fait disparaître leurs zones de refuge. Protéger les phoques, c’est donc préserver l’équilibre et la santé de tout l’Océan.

L’ASSOCIATION PICARDIE NATURE

L’association Picardie Nature s’engage activement pour la protection de la faune sauvage et la préservation des espèces, en diffusant des connaissances essentielles sur la biodiversité. Depuis 1986, elle mène un programme dédié à l’étude et à la conservation des phoques gris et veaux-marins dans la baie de Somme, où près de 60 % de la population nationale se rassemble. Un vétérinaire et une scientifique sont mobilisés pour poser des balises mais l’association compte aussi sur des bénévoles. Dans un entretien donné au journal Notre Temps, Laurence R., bénévole depuis 2018 le rappelle “il faut aussi des bénévoles pour surveiller quotidiennement les petits en hiver et observer le comportement du couple mère-bébé.”

LA MISSION PHOQUES MOINES 

Présent depuis des millénaires sur les côtes de Méditerranée, le phoque moine a bien failli disparaître au XXe siècle. Dans les années 1980, il ne restait que quelques centaines d’individus, cachés dans des grottes inaccessibles. Aujourd’hui, l’espèce survit dans de petits groupes dispersés en Turquie et en Grèce, notamment en mer Ionienne.

En octobre 2025, la Fondation de la Mer lance un programme de suivi des populations de phoques moines en Grèce, en partenariat avec Kosamare, Aix-Marseille Université et l’Aristotle University de Thessalonique.

Objectif : mieux comprendre la dynamique des populations de phoques moines et les menaces qui pèsent sur eux, pour renforcer leur protection.

Un projet de 18 mois, avec une mission conjointe de terrain du 5 au 18 octobre 2025. Cette mission de terrain comporte 4 phases :

• Comprendre les interactions avec les fermes piscicoles locales et les pêcheurs.
• Observer les phoques grâce à des kits caméras autonomes installés dans les grottes qui les abritent.
• Enrichir le catalogue d’individus déjà identifiés et en assurer le suivi.
• Réaliser des prélèvements non intrusifs (fèces) afin d’évaluer leur alimentation, leur état de santé et leur exposition aux pollutions (microplastiques, métaux lourds) et leur état de stress.

Par la suite, des actions de sensibilisation seront déployées dans les écoles et une exposition itinérante sera montée.

Sources des fiches d'identité : UICN - OFB

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